GEST-NEWS

GEST-NEWS

Edito du feuillet de janvier 2009

Putain, vingt ans ?

 

Votre serviteur aura beau tenter de refuser inconsciemment l’évidence, les faits sont là. Nul besoin de savants calculs ni de vérifications fumeuses ou de théories alambiquées : cela fait vingt ans qu’il a rencontré - presque par hasard - cette association qui allait changer sa vie.

N’ayons pas peur de mots, car c’est bien de cela qu’il s’agit !

C’est en effet par un beau dimanche ensoleillé d’arrière saison,  le 23 octobre 1988, que je me rendis à un rendez-vous qui m’avait été fixé à l’entrée de la petite ville de Rochefort. Je m’en souviens comme si c’était hier, c’est dire si ce furent des moments mémorables. Notre président, qui ne l’était pas encore à l’époque, attendait les participants sur le bord de la chaussée, un inconnu pour moi mais qui allait vite m’être présenté par cette amie commune qui avait beaucoup insisté pour que je participe à ce qu’elle m’avait décrit comme une sortie de « promenade géologique » et de « prospection paléontologique ». La proposition semblait honnête et alléchante, puisque j’aurais au moins l’opportunité, m’avait-elle affirmé, de faire quelques belles et originales photos dans une carrière.

J’avais donc suivi une petite troupe de voitures qui, après un détour dans les campagnes avoisinantes pour cause d’égarement passager de nos guides, s’était rangée à l’entrée de ce qui était un des hauts lieux de sorties de notre le groupe, j’ai nommé la carrière de Resteigne. Je n’y avais pas trouvé grand-chose, mais la moisson de photos promises avait bien été engrangée, de sorte que j’avais fait bonne figure lorsqu’on m’avait proposé de poursuivre la journée par une visite de la carrière de Wellin.

Pur hasard, fatalité ou signe du destin, selon les affinités philosophiques de chacun, j’avais machinalement ramassé un gros caillou, dont la forme et la texture étranges m’avait intrigué et qui semblait avoir été posé sur le sol dans l’unique attente d’être ramassé par le premier venu. Cette banalité pour un néophyte, mes guides allaient immédiatement en vanter les mérites : c’était un gros Hexagonaria et « un beau », m’avait-on certifié.

Une invitation à participer aux réunions par-ci, une nouvelle sortie par là, qui m’avait permis de découvrir un Phacops et m’avait valu d’attirer par la même occasion l’attention d’un autre éminent membre, féru de trilobites celui-là, puis une inoubliable conférence d’un certain Yves Coppens plus tard, et la pompe avait été amorcée.

Rien, dans les années qui suivirent, n’allait écorner l’intérêt naissant devenu au fil des ans une véritable passion pour ces matières, quoiqu’il allait se produire un phénomène nouveau, fréquent semble-t-il, celui d’une spécialisation des centres d’intérêt, Pliocène anversois d’une part, Montagne noire de l’autre.  

Ordovicien et Oorderen, mêmes combats.

Pour moi…

Toujours est-il, que vingt ans plus tard, certaines choses ont bien changé, mais nous ne verserons pour une fois dans la nostalgie mal placée. Car loin semble le temps où votre serviteur, très vite bombardé au rang de rédacteur et d’éditorialiste, envoyait ou remettait sa pige mensuelle à un président qui se trouvait contrait de la « retaper » sur son propre ordinateur. Aussi ridicule paraît cette période ultérieure où un texte laborieusement rédigé au clavier devait être remis sous la forme désormais désuète d’une petite disquette, ce généralement par l’intermédiaire de notre fidèle secrétaire, laquelle avait l’avantage de résider considérablement plus près de l’un et l’autre.

Dans un monde où tout va décidément toujours plus vite, ce qui n’est pas le moindre des paradoxes au regard des matières diluviennes que nous étudions, l’heure est désormais aux contacts immatériels mais quasi instantanés, qui permettent, tant de rédiger cette bafouille avec toutes les facilités d’un traitement de texte, que de la transmettre dans la minute, à un président qui n’en sera que trop heureux de pouvoir clôturer largement dans les temps son feuillet d’information de fin d’année…

Point de nostalgie donc, lorsque l’on peut remarquer par ailleurs à quel point les techniques de communications modernes permettent d’atteindre des objectifs qui eussent semblé auparavant de l’ordre du doux rêve, voire autrement tout à fait impossible. Tenez, certains bienfaits concrets de l’Internet, qui ont récemment permis à votre serviteur de rassembler en quelques mois, moyennant espèces très sonnantes et trébuchantes certes, une documentation riche mais particulièrement rare sur ses quelques sujets de prédilection. Tant des comptes rendus d’anciennes promenades géologiques dans le sud de la France, dont certaines remontaient à plus d’un siècle, que les plus récentes études américaines sur les origines controversées de certains sélaciens.

Car c’est décidément bien là que réside tout le paradoxe : savoir à quel point les échanges modernes ont gagné en vitesse, en efficience et en efficacité ce qu’ils ont parfois perdu en profondeur et en chaleur humaine. Autant dire à quel point n’est pas négligeable cette opportunité qui nous est offerte de redresser quelque peu cette anomalie en finalisant cet ambitieux projet que portent actuellement à bouts de bras tant notre président que notre secrétaire, à savoir la prochaine exposition sur les origines de l’Homme.

A un moment où sévit gravement cet obscurantisme dénoncé dans le précédent feuillet d’information, il parait d’autant importantissime de mettre en exergue la théorie de l’Evolution.

Ce qui me fait tout à coup penser au fait que l’année prochaine sera précisément celle du bicentenaire de la naissance d’un certain Charles Darwin. 

Putain : deux cents ans !

 

Et pour paraphraser les célèbres Dupont et Dupond :

Je dirais même plus : deux siècles.

 

 

 

Dominique VANESPEN

 



09/12/2008
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 26 autres membres