GEST-NEWS

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Bulletin

Sommaire du dernier bulletin paru et sommaire générale de l'année écoulée.

Histoire d'os

 

Il est un épisode de la vie du G.E.S.T. qu’il me faut raconter car il décrit une situation peu habituelle. Il s’agit de la découverte d’ossements mis à jour lors d’un effondrement d’un portion de l’avenue Fonsny à la suite d’une fuite d’une canalisation, et de l’expédition nocturne de deux de nos jeunes membres parti à la recherche au trésor. L’incident qui se déroule en juillet 1991, a été repris par un quotidien avec une certaine fantaisie.

 

Une piste d’amateurs érudits pour dater les ossements saint-gillois

C’étaient des Britanniques tués à Waterloo

Une canalisation d’eau brisée, avenue Fonsny, à Saint-Gilles, avait mis au jour, à l’aube du 16 juillet, un certain nombre d’ossements humains. Ce lundi-là, une fois la réparation effectuée, le trou avait été rebouché illico presto afin de ne pas gêner le trafic très dense dans cette artère longeant la gare du Midi. Les ossements furent envoyés au Parquet de Bruxelles pour une enquête que l’on pouvait supposer d’actualité judiciaire.

Il apparut toutefois que ces restes humains appartenaient davantage à la petite histoire de la capitale qu’à une prochaine convocation des Assises du Brabant. Des « vieux » ossements, on en trouve partout, à Bruxelles comme ailleurs en Brabant. Mais ici, aucun organisme n’a été prévenu, pas plus le Musée des Sciences naturelles que l’association SOS Fouilles.

C’était toutefois compter sans la passion que vouent deux adhérents du club GEST (Groupe Etudes des Sciences de la Terre), une asbl bruxelloise s’occupant de fouilles paléontologiques et minéralogiques, à l’histoire de la Belgique.

Mordus d’histoire, Pascal De Sutter et Frédéric Hélu n’ont pas le look de deux chercheurs agréés par le très officiel service de géologie, lui-même dépendant du non moins officiel ministère de l’Economie. Cheveux carottes, Pascal est laveur de carreaux de son état et, pour le moment, au chômage. Pourtant, nulle trace chez lui de déprime ou de découragement. Sa passion, il la vit sur le terrain, et ses connaissances historiques, qu’il s’étonne d’avoir amassées avec une telle rapidité, il les a acquises au hasard des fouilles effectuées un peu partout en Belgique dans le cadre des activités proposées par l’association GEST. C’est là qu’il a rencontré Frédéric, étudiant en histoire à Bruxelles.

Prévenu par la presse, tous deux se sont rendus vite sur les lieux pour constater… qu’il n’y avait plus rien à voir. Seuls quelques os traînaient çà et là ainsi… qu’un tuyau de pipe de type hollandais qu’ils ont pu dater du 19e siècle.

Ces découvertes marquent le début de leur enquête. Devant le silence des organisations, responsables d’ordinaire de ce genre de découvertes, ils se sont saisis de l’affaire et ont obtenu le concours d’un historien de la vile de Bruxelles, d’un archiviste et d’un chercheur de l’ULB afin de découvrir l’origine des ossements.

Il semble, d’après eux, que l’on doive d’ores et déjà écarter l’hypothèse d’une fosse commune de lépreux, aucune séquelle n’ayant été découvertes sur les os. Il ne s’agit pas non plus de victimes de la Deuxième Guerre mondiale qui auraient été ensevelies dans un abriantiaérien. L’hypothèse la plus vraisemblable demeure toujours celle d’un cimetière où auraient été enterrés des soldats britanniques tués lors de la bataille de Waterloo.

Les deux passionnés se font fort d’en apprendre plus sur cette affaire… si on leur confie au moins au mois de septembre, comme cela leur a été promis, les ossements qui se trouvent toujours à l’institut médico-légal. Leurs projets : fonder une asbl pour rassembler d’autres fous d’archéologie et d’histoire et, peut-être, monter une exposition à Saint-Gilles afin de faire connaître les résultats de leurs recherches.

St.

 

La réalité est plus prosaïque. Confiés temporairement à notre association par le Procureur du Roi à Bruxelles, ces restes ont fait l’objet d’un inventaire dont copie a été remise au médecin légiste.

Après un an, nous avons reçu une lettre du docteur légiste nous réclamant sur ordre du Procureur du Roi de lui remettre les ossements. Celle-ci fut suivie un mois plus tard par une mise en demeure de restitution.

Entretemps, les ossements incriminés avaient été confiés au professeur et médecin S. Louryan, président de la Société Royale belge d’Anthropologie et de Préhistoire et dépendant du Service d’anatomie et d’embryologie humaines de la Faculté de médecine de l’ULB à Erasme.

Mis au courant de l’insistance du médecin légiste, le docteur Louryan lui fit part de la situation.

Chef (sic) confrère,

            J’ai reçu en prêt pour examen anatomique et paléonpathologique diverses pièces osseuses retrouvées avenue Fonsny à Bruxelles. Ces pièces m’ont été confiées par Messieurs De Puydt et Hélu. L’examen est en cours, et, vu mes nombreuses charges d’enseignement, ne pourra être clôturé avant quelques semaines. Monsieur Hélu m’a fait savoir que vous insistiez particulièrement pour récupérer ces pièces très vite.

Si l’intérêt anthropologique de ces ossements est limité, ils présentent cependant un intérêt anatomique certain, vu leur absence relative de pathologie dégénérative (il s’agit apparemment de sujet (sic) jeunes) et vu leur petite taille (intérêt biométrique).

Une conversation avec mon collègue le Professeur Bonenfant semble indiquer que vous auriez été en contact avec lui, et qu’il vous aurait – très légitimement – mis en garde contre le trafic lucratif d’ossement dont il aurait été récemment la victime. C’est ainsi qu’il nous est venu l’idée de vous faire une proposition susceptible d’agréer toutes les parties en cause.

A la solution d’une ré-inhumation, dont personne ne profiterait, nous vous proposons ainsi l’alternative suivante. Nous pourrions, si la chose est possible, naturellement, conserver ces ossements dans notre Laboratoire (où ils pourraient s’ajouter à notre collection pour servir à l’enseignement) tout en les laissant à la disposition des bénévoles qui les ont collectés, aux fins d’étude. Leur provenance pourrait être précisée par une plaque apposée dans notre conservatoire, qui est constitué en un musée accessible aux étudiants en médecine. Ceci s’inscrirait, naturellement, dans une démarche dont le lucre est totalement exclu.

En espérant que cette proposition pourra rencontrer une oreille favorable, et en vous en remerciant anticipativement, je vous prie d’agréer, cher confrère, l’expression de mes meilleures salutations.

 

Prof. S. Louryan

Président de la Société Royale belge d’Anthropologie et

de Préhistoire

 

Depuis lors, les choses sont restées en l’état, c’est-à-dire que la proposition du Professeur Louryan a été acceptée et que les pièces sont inventoriées dans son musée  du Service d’anatomie et d’embryologie humaine à Erasme.

En août 1992, le Professeur Louryan nous fait part du protocole de ses analyses.

 

Robert Six

Rapport concernant les ossements de la rue (sic) Fonsny

Préliminaires :

Le présent rapport se limite à quelques constatations qualitatives d’intérêt significatif et à une étude paléopathologique élémentaire.

Constatations :

La collection est constituée de diverses pièces osseuses dont l’état de conservation est variable. Plusieurs pièces osseuses sont fragmentées, et ces fractures sont manifestement d’origine post mortem. Un examen très général permet de constater que ces pièces correspondent à des sujets de stature très moyenne. Diverses observations viennent également à l’appui du fait qu’il s’agit de sujets relativement jeunes. Signalons à cet égard l’absence de pathologies de type dégénératif au niveau des articulations des os longs, l’absence d’édentation au niveau de la seule mandibule présente, ainsi que l’existence post-crânien isolé, détaché au niveau de leurs sutures.

Citons également le fait qu’un des os iliaque observé montrait la persistance d’un cartilage de conjugaison au niveau de la crête iliaque au moment du décès. Ceci nous permet d’affirmer qu’il devait s’agir d’un adolescent. Le seul iliaque suffisamment conservé montre un trou obturé d’aspect masculin.

Du point de vue paléo-pathologique, on note d’une  l’existence d’un fémur gauche d’aspect ostéitique. Sa moitié inférieure montre en effet des remaniements suggérant une ostéite, caractérisée par un épaississement osseux et des remaniements de la trame, objectivée par l’examen tomodensitométrique.

Par ailleurs, nous avons eu l’occasion d’observer une vertèbre L5 caractérisée par une anomalie transitionnelle lombo-sacrée, avec unaspect anormal de l’isthme et une orientation atypique des surfaces articulaires.

L’étude des vertèbres présentes nous démontre l’existence de lésions dégénératives, d’une ampleur modérée, contrastant avec l’absence de pathologies similaires au niveau des articulations membres.

Cette observation plaide en faveur d’un mode de vie associé à une certaine surcharge rachidienne : transport de charges lourdes.

EN CONCLUSION

 

Il s’agit selon toute vraisemblance de sujets jeunes de taille moyenne, exempt de pathologie dégénérative au niveau des articulations des os longs, mais présentant quelques altérations arthrosiques rachidiennes.

Un fémur isolé démontrait des signes d’ostéite sans traumatisme apparent.

 

Dr. S. Louryan

Radiologiste

Chargé de Cours, Laboratoire

D’Anatomie et d’Embryologie humaines.

Université Libre de Bruxelles.

 


24/11/2013
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Sommaire du Buletin de janvier 2013

Nous continuons la saga sur les Radiolaires. Cette fois, ces micro-organismes sont analysés dans les séries géologiques. Ils existent depuis le Cambrien et leur diversité n'a cessé de croître  jusqu'au Jurassique. L'auteur met en évidence l'intérêt de connaître leur position et leur évolution dans les diverses couches stratigraphiques, car ils permettent de reconstituer les paléoécosystèmes de ces périodes. C'est pourquoi, l'auteur nous décrit les périodes propices à la formations des Radiolaires, leur taux de sédimentation, les stratifications où ont les retrouve sous forme de jaspes.

L'étude des stratifications montrent que l'alternance des couches est fonction de phénomènes astronomiques et permet de retracer l'évolution des climats passés.

La profondeur de dépôt des Radiolaires ainsi que la comparaison avec les dépôts associés ont aussi leur importance.

 

Le deuxième article, de la plume d'A. Melchior, géologue de terrain, est le résultat de son expérience en prospection minière. Il décrit toutes les phases par lesquelles passe un bon géologue de terrain : préparation minutieuse de la campagne, mission de terrain, etc. Il nous fait partagé son expérience personnelle lors d'une campagne au Gabon. Suite sera donnée dans le prochain bulletin.


13/02/2013
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Sommaire du Bulletin de novembre 2012

Ce bulletin est entièrement consacré aux Radiolaires. L'auteur continue sa description biologique de ces micro-organismes. Il s'attaque ensuite à la taphonomie des Radiolaires. Cette discipline traite de toutes les transformations, depuis la mort de l'organisme jusqu'à la récolte du fossile. Le sujet est vaste et complexe. On y parle de la dissolution des tests, résidus après la mort de l'individu, aussi bien dans la colonne d'eau que dans les sédiments. La diagenèse est également abordée. Ces organismes ayant un squelette siliceux, il est évident d'en étudier la transformation et des nombreux facteurs qui peuvent modifier le processus.

 


13/02/2013
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Sommaire du Bulletin de septembre 2012

En relation avec l'éditorial de ce bulletin, nous débutons une série d'articles sur les Radiolaires et Radiolarites. Ils sont tirés du cours donné par l'auteur (T. Mortier) dans le cadre de ses activités professionnelles. Avant de ce lancer dans cette étude, il est utile de donner une définition de ces organismes minuscules créateurs de roches.

Les Radiolaires sont des protozoaires marins amiboïdes microscopiques, du genre Radiolaria, appartenant au groupe des Actinopodes. Ils sont composés d'une seule cellule dont le diamètre se situe entre 0,1 et 0,2 mm. Ils possèdent un squelette siliceux réticulé, à symétrie axiale ou sphérique pourvu de spicules. Ils sont abondants dans le zooplancton.

Dans cette première partie, dans l'introduction, l'auteur trace l'historique des découvertes er recherches faites sur ces organismes. Ensuite, il se lance dans l'étude biologie de ceux-ci (cytologie, biologie et écologie). De nombreuses figures émaillent le texte parfois assez ardu.

 

Dans le deuxième article, nous retrouvons notre héros, Charles Darwin, en Patagonie, dont il nous donne une description géologique. Puis, le "Beagle" aborde les îles Falkland qu'il accostera par deux fois à un an d'intervalle. Il est assez difficile de retracer l'itinéraire du "Beagle", car notre naturaliste ne suit pas un ordre chronologique. Il a regroupé, dans son journal, ses observations par lieux explorés et non selon les dates de passage. Dans un prochain article nous tenterons d'établir une carte retraçant le trajet supposé réel du vaisseau.


13/02/2013
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Sommaire du bulletin de juillet 2012

Afin d'alléger la râche du rédacteur en chef, ce dernier a fait appel à des collaborateurs extérieurs. C'est ainsi que dans ce bulletin, le lecteur peut trouver un article rédigé par une équipe de choix sur un sujet d'ordre archéologique impliquant également d'autres disciplines comme la pétrologie et la géologie. Il s'agit de l'analyse de fragments de polissoirs découverts à Petit-Spiennes. Après une introduction définisant l'apport de la géologie aux archéologues, les auteurs retracent le contecte archéologique, puis, ils s'attaquent à la description macroscopique et microscopique de la roche qui constitue ces artefacts. Après cette étude, nos auteurs attribue une position stratigraphique à la roche ainsi déterminée, ainsi que sa distribution géographique, son mode de gisement et de formation, et son utilisation aux temps préhistoriques. Ils terminent leur article par une série de conclusions permettant de resituer ces polissoirs dans leur contexte général.

Le deuxième article est une reprise d'un article.de 1985 écrit par feu notre président fondateur Bernard Ducarme sur la géologie du Maroc. En effet, le sujet est d'actualité car durant les vacances de "Carnaval", une petite équipe constituée d'un représentant de l'asbl "La Malogne" et du G.E.S.T., d'un guide organisateur spécialiste du sud marocain, s'est lancée dans une prospection géologique afin de mettre sur pied un circuit permettant de découvrir le Haut-Atlas de Marrakech et l'Anti-Atlas et les phénomènes géologiques qui caractérisent ces deux grandes entités marocaines. L'article n'est qu'un très rapide survol de la géologie de ce pays attrayant afin de mettre les candidats éventuels en appétit.


13/02/2013
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