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Un pavé dans la mare aux grenouilles !

Dans toutes les disciplines, il est des individus qui par leur intervention, malmène les théories établies en relevant des faits échappant à la rigueur de celles-ci. L’article d’André Holbecq sur la limite K/T en est un bel exemple. Ce personnage haut en couleur ose s’en prendre à la théorie catastrophique de Vincent Courtillot pour qui la cause de l’extinction massive qui s’est produite il y a environ 65 Ma est le volcanisme générateur des trapps du Deccan en Inde. Il met également en doute les conséquences de la chute de la météorite qui a percuté notre planète à la hauteur du Yucatan. Pour étayer ses contestations, il cite une série de situations qui semblent ne pas cadrer avec ces hypothèses. Evidemment, la réaction de bon nombre de scientifiques partisans de ces théories catastrophiques ne s’est pas fait attendre, soit par un silence dédaigneux, soit par des propos insultants. De toute façon, cet article n’engage que son auteur. Son intérêt est de pouvoir entamer un débat qui peut s’avérer fructueux si les positions des partis en présence se montraient plus nuancées.

Dans un second article, nous essayons de remettre les choses à plat en reprenant les constatations de notre « empêcheur de tourner en rond » et en argumentant chacune d’elles. Il en ressort qu’il faut d’abord nuancer l’événement K/T et ne pas se contenter d’une seule action. L’extinction massive est le résultat d’une série de phénomènes qui s’est étendue probablement sur plusieurs millénaires : disparition normale des espèces dont le taux moyen de vie est de 5 à 10 Ma (certaines peuvent persister plus longtemps comme les Ginkgoaceae qui date de 27.000 Ma) ; tectonique de plaques provoquent des transgressions ou des régressions marines ; changements climatiques causés par une perturbation des courants marins et atmosphériques ; volcanisme intense du Deccan sur plusieurs millénaires pouvant provoquer une perturbation dans la luminosité et par conséquence de la photosynthèse, et une acidité accrue des océans ; enfin percussion d’une ou plusieurs météorites.

De toute façon, lorsqu’un fait vient perturber l’uniformité d’une théorie, il doit être pris en considération et être étudié, quitte à remettre la théorie en question. Si un chercheur s’accroche à une théorie au point d’en faire un dogme, il perd de son crédit de scientifique.

Rappelons que le philosophe Karl Popper (1902-1995) a inventé le terme de « réfutabilité » comme critère de démarcation entre science et pseudo-science. Ainsi, pour lui, toutes les sciences sont basées sur l’observation du monde. Comme cette observation est partielle, la seule approche possible consiste à tirer des lois générales de ces observations, tout en sachant que cette démarche ne garantit en aucun cas la justesse des conclusions, et que de nouvelles observations peuvent réorienter les théories.

La Rédaction



19/02/2015
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