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Sommaire du Bulletin N° 162, juillet 2010

Editorial

 

Enfin Dieu n'a plus l'exclusivité !

 

La nouvelle est tombée le vendredi 21 mai 2010. Un vrai scoop dans le milieu de la biologie génétique ! Graig Venter, généticien américain, annonce la création d'une cellule "synthétique" « totalement dérivée d'un chromosome synthétique, fabriqué à partir de quatre bouteilles de produits chimiques dans un synthétiseur chimique, d'après des informations stockées dans un ordinateur » (dixit l'inventeur). Toutefois, il faut tempérer la nouvelle, car en fait, seul le génome est synthétique et est une copie de celui de la bactérie Mycoplasma mycoides. Pour que celui-ci s'exprime, il a fallu l'insérer dans une bactérie "naturelle" dont on avait extirpé l'ADN. N'empêche, l'exploit  est là !

Ce génome, dans lequel les scientifiques avaient inscrit des filigranes afin de prouver son origine artificielle, avait été assemblé par étapes, à l'intérieur d'une levure. Ensuite, le chromosome avait été extrait et injecté dans la bactérie réceptrice M. capricolum. Après plusieurs mois de transplantations infructueuses, une colonie de bactéries bleues s'est mise à proliférer, la greffe avait enfin pris.

Graig Venter et son équipe n'en sont pas à leur premier coup médiatique. En 1995, ils réalisent pour la première fois le séquençage des 600.000 bases du chromosome de la bactérie Mycoplasma genitalium. En supprimant des gènes un à un, les chercheurs constatent qu'en passant de 500 à 400 gènes, la bactérie ne semblait pas affectée. Ce sont ces résultats, obtenus en 2003, qui ont conforté Venter à rechercher le génome minimal, nécessaire et suffisant pour perpétuer la vie.

 

A l'annonce de cette nouvelle, les instances religieuses ont réagi immédiatement, en exprimant leur perplexité et leur inquiétude. « L'homme vient de Dieu mais il n'est pas Dieu : il reste humain et a la possibilité de donner la vie en procréant et non pas en la construisant artificiellement » déclare le président de la commission pour les affaires juridiques de la Conférence épiscopale italienne, l'évêque Domenico Mogavero. Des questions éthiques se posent également, quand à l'utilisation dévoyée de cette découverte. Des réactions analogues avaient suivi l'annonce du clonage de la brebis Dolly, en 1996. Aujourd'hui, les recherches dans ce domaine se poursuivent sans plus provoquer la moindre réaction.

 

On peut se poser la question de savoir s'il faut interdire ce genre de recherche scientifiques ou pas ? La science en elle-même est une discipline respectable et il est nécessaire qu'elle progresse quelque soit le domaine qu'elle aborde. Par contre les technologies qui en découlent doivent répondre à des critères éthiques indéniables, quoique ceux-ci soient parfois ambigus. Rappelons-nous l'utilisation de la fission nucléaire pour la fabrication des bombes atomiques qui a, soi-disant, été nécessaire pour mettre un terme à la guerre du Pacifique en 1945. Le débat qui en suivi jeta le discrédit sur l'utilisation pacifique de cette découverte.

 

Dans le cas qui nous occupe, les retombées peuvent être vraiment bénéfiques. L'équipe de Venter se penche déjà sur la possibilité de concevoir des algues synthétiques capables d'absorber le CO2 atmosphérique et d'obtenir des carburants propres. C'est l'une des nombreuses possibilités d'améliorer nos conditions de survie.

 

Laissons faire la science, mais mettons des parapets afin de contenir son usage dans des technologies douteuses.

 

 

 

La Rédaction

 

 

Géophysique

Le premier article de ce bulletin  est dans la même lignée que l'éditorial. Il s'attaque au tout début de la formation de la croute continentale terrestre en remontant à l'Archéen, période s'étendant de 4,2 à 2,5 Ga. L'auteur explique ce que sont les roches TTG, à la base des premiers continents. Ensuite, il aborde les conditions environnementales qui ont permis à la vie de se dévelpopper sur Terre. Il traite également de la mémoire isotopique en expliquant que les rapports isotopiques de certains éléments comme le C ou le Si permettent de déterminer si les traces que l'on trouve dans ces roches anciennes sont d'origine biogène ou purement chimique. Enfin, il aborde les différentes formes de vie primitive suceptibles de se retrouver dans les roches archéennes, à savoir les cyanobactéries, les archées et les stromatolites dont les plus anciens remontent à 3,5 Ga. Dans un article prochain, l'auteur décrira les différents affleurements des roches archéennes et les traces de vie que l'on y a découvert.

 

Pétrographie

Le deuxième article est destiné à éclaircir certaines données en rapport avec les roches archéennes qui au départ étaient toutes d'origine magmatique.  Il reprend un extrait des cours donnés lors des réunions mensuelles sur les grandes familles de roches. Ici, il s'agit des roches magmatiques. Après une série de généralités où l'on explique ce qu'est un magma, un batholite, un laccolite et une classification de ces roches selon leur origine, l'auteur s'attaque à la classification des roches magmatiques selon plusieurs critères : mode de gisement, structure des grains, composition chimique et minéralogique. Il termine en présentant le diagramme bi-triangulaire de A. Streckeisen dont il est fait mention dans le premier article.

 



25/05/2010
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