GEST-NEWS

Editorial

Une réussite évolutive !

La lecture des différents articles parus dans les bulletins de l’année écoulée sur les plus vieilles roches connues contenant des traces de vie éveille en nous une constatation surprenante. Les premiers fossiles reconnus dont l’âge a été estimé à 3,5 Ga sont ceux de bactéries. Déjà à cette époque très lointaine, ces microorganismes présentaient une grande diversification qui laisse supposer que quelque chose devait exister avant. Delà, tous les scénarii sont possibles, depuis la panspermie, à l’éclosion sur la Terre primitive bombardée intensivement durant le premier milliard d’années, dans des zones privilégiées.

Ces bactéries sont un bel exemple de réussite adaptative puisqu’elles sont toujours là, 3,5 milliards d’années plus tard. Elles sont restées petites, très diversifiées dans leur manière de fonctionner et occupent des milieux extraordinairement variés (températures extrêmes, milieux agressifs, etc.). On estime leur population à plus de 6 x 10³⁰, soit 6 milliards de milliards de milliards de milliards de milliards de milliards d’individus ! Le nombre d’espèces serait compris entre 1 et 100 millions.

Elles montrent également que l’évolution de la vie n’a jamais été prédestinée à former du complexe, ni à conduire systématiquement à des formes pluricellulaires.

Dans l’article sur la météorite ALH84001, nous passons en revue les différents arguments en faveur d’un ensemencement de notre planète par des météorites (la vie venue d’ailleurs) et les thèses opposées à cette hypothèse. Si la preuve de l’apport de microorganismes du type bactérie par des astéroïdes venant d’autres planètes de notre système solaire ou des confins de notre galaxie, notre orgueil en prendrait à nouveau un fameux coup. Finalement, nous sommes relégué au même niveau que toutes les autres espèces et il ne faut pas chercher à distinguer des organismes supérieurs ou inférieurs, des organismes développés et d’autres sous développés ; pas de progrès chez les uns et de régression chez les autres. Chaque espèce à son histoire évolutive propre et trouve sa place parmi les autres dans un milieu qui évolue et où elle s’adapte.

Ainsi, l’Homme reste seul face à son sort et doit admettre qu’il n’est qu’un élément fragile dans la grande histoire de la vie. Il est à la merci du moindre avatar ou d’une bactérie parasite plus agressive que les autres. Sa survie dépend des autres organismes qui l’entourent et de son impact sur eux. Il n’est plus l’étape ultime dans l’histoire du vivant !

La Rédaction

Le premier article est la suite de l'analyse de l'ouvrage de de Maillet, "Telliamed" dans lequel l'auteur reprend les notions d'orogenèse développées par notre philosophe arabe, ainsi que ses idées sur la cosmologie et sur l'ancienneté de l'homme. Larticle se termine par des conclusions générales et par m'opinions de quelques-uns des contemporain de de Maillet.

Le deuxième article continue à répertorier les plus vieilles roches connues contenant des traces de vie. Cette fois, il s'agit des gneiss d'Akilia et d'Isua au Groeland qui sont datés de près de 3,8 Ga (Archéen inférieur). L'auteur développe plusieurs aspects de ces formations géologiques en abordant le contexte géologique, puis le contexte biologique, la tectonique, le climat à l'époque et les hypothèses sur la formation des croûtes continentales. Il termine par des conclusions générales et par un résumé chronologique des débuts de la Terre et des plus anciennes traces de vie.

Le dernier article traite de l'hypothèse de l'origine extraterrestre de la vie. Pour cela, l'auteur se base sur la découverte de structures retrouvées dans la météorite ALH84001. Il passe en revue ses caractéristiques, son origine sa composition sa genèse et les indices trouvés en faveur d'une vie martienne possible. Ceux-ci se manifestent par d'éventuels nanofossiles, des globules de carbonates, des nanocristaux de magnétite et des HAP (hydrocarbures aromatiques polycycliques).