Sommaire du bulletin N° 161 de mai 2010
Editorial
La Nature a toujours le dernier mot !
Trafic aérien perturbé et avions cloués au sol, des milliers de passagers bloqués dans des aéroports un peu partout dans le monde, ne pouvant plus être ramenés chez eux. Du jamais vu dans cette partie du globe ! Tout cela à cause d'une petite éruption d'un volcan islandais, au nom imprononçable : l'Eyjafjöll. Cet édifice volcanique construit par des laves basaltiques et andésitiques se trouve dans une région située sur la dorsale médio-océanique, à la divergence des plaques eurasienne et américaine. Cette situation géographique en fait une des régions tectoniques les plus actives du monde avec plus 200 volcans et 600 sources thermales. L'Islande est le seul pays qui voit sa superficie s'agrandir de jour en jour sans aucune intervention politique ou guerrière. Il suffit de laisser agir la tectonique de plaques.
Situé dans le sud de l'île, à 160 Km de la capitale Reykjavik, l'Eyiaföll est un stratovolcan constitué d'une alternance de couches de cendres, de lave et de roches éjectées lors des éruptions antérieures. Entré en activité paroxysmale dans la nuit de samedi 20 mars 2010, il est recouvert par le glacier Eyjafjallajökull dans lequel, une éruption fissurale s'est déclanchée sur le flanc du volcan dans le cratère Fimmvurduhals, à 1.100 m d'altitude, le sommet gravitant à 1.666 m. L'éruption n'est pas du type explosif, mais ce qui le distingue, s'est son énorme nuage de cendres. Des jets de lave propulsés à 200 m de hauteur depuis la fissure longue de 800 m sont accompagnés par une activité effusive où le magma atteint plus de 1.000° C. Les épanchements de lave en se refroidissant donnent des basaltes de plateau.
La dernière éruption de l'Eyjaföll remonte à 1821 ; elle avait duré plus d'un an. Les risques encourus par ce genre de phénomène sont d'une part les projections de cendres et de lave qui peuvent, selon les conditions météorologiques, affecter le trafic aérien, d'autre part les émanations de gaz mortelles, surtout pour le bétail dans les prés. Enfin, les lahars, inondations brutales et importantes, conséquence de la fonte du glacier, entraînant boues et débris.
Afin de protéger la population de ce dernier risque majeur, 600 personnes habitant la localité agricole de Hvolsvollur ont été évacuées, ainsi que les pêcheurs du petit port de Vik.
Dans la nuit du 22 au 23 mars, la rencontre du magma, remontant dans la fissure, avec le glacier a provoqué une explosion ayant comme conséquence une colonne de vapeur d'eau de 7 Km de haut qui entraîna de nombreuses cendres. Les conditions météoriques étaient peu favorables pour nos régions. Un vent d'altitude faible poussa l'énorme nuage de cendre vers la partie nord de l'Europe, englobant le Danemark, les Pays scandinaves, la Grande-Bretagne, la Hollande et la Belgique, ainsi que l'Allemagne et le Nord de la France. Aussitôt le trafic aérien au-dessus de cette zone a été suspendu provoquent une belle pagaille dans tous les aérodromes. Ce n'est pas la première fois qu'une éruption a des répercussions sur le trafic aérien. Le premier incident majeur eu lieu au-dessus de l'île de Java, en 1982, lors de l'éveil du Galunggung. Le nuage volcanique provoque l'arrêt des quatre moteurs d'un Boeing 747 de la British Airways qui heureusement pu s'en sortir indemne. Un deuxième cas se produisit en 1989, lors de l'éruption du Redoubt, dans la péninsule de l'Alaska. Les cendres volcaniques furent éjectées jusqu'à 14.000 m d'altitude. Un Boeing 747 de la KLM fut pris dans son panache, étouffant ses quatre moteurs. L'avion réussit à atterrir à Anchorage grâce à l'habilité et au sang-froid de ses pilotes
Un simple phénomène naturel, parfois catastrophique, peut mettre à plat toutes les activités de toute une zone, avec pour conséquences une chute de l'économie, suivie d'une crise boursière et des drames humains.
Le premier article est la suite et la fin de la "Petite introduction au pétrole et à son exploitation" présentée par Michel Nonnon.髴Ŷ>
Cette fois, il nous parle des différentes activités que l'on rencontre sur une plateforme de forage, à savoir : le "Mud Logging", le "Logging" et le forage directionnel dont il est un spécialiste. En quatre courts articles, il a su nous donner un aperçu rapide et complet de ce qu'est le forage pétrolier.
L'article suivant ne s'éloigne pas tellement du premier. Robert Six y poursuit son exploration de la composition de l'écorce terrestre en différenciant la croûte continentale et la croûte océanique. Il nous rappelle quelques-uns des processus intervenant dans la tectonique de plaques. Il nous cite les roches les plus anciennes que l'on trouve sur Terre et tente d'expliquer la formation de la croûte continentale. Ensuite, dans une deuxième partie, il s'attaque à l'historique des forages profonds dont le but étaient dans un premier temps d'atteindre le manteau sous-jacent à la lithosphère. Il fait la différence entre les forages terrestres et les forages océaniques.
La Rédaction
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